Le développement des transports en Afrique : un vivier pour le top management
Le 20/02/2023
L’Afrique devrait compter 2,5 milliards d'habitants d’ici 2050, ce qui demandera des efforts conséquents de la part des pays africains pour que leurs systèmes de transports soient en mesure de faire face à cet accroissement démographique. Améliorer la mobilité des personnes et des biens est d’autant plus nécessaire que la mise en place d’initiatives continentales comme le Zlecaf (zone de libre-échange africaine), la libéralisation du transport aérien ou encore la création d’un visa continental unique font partie des conditions préalables au développement économique du continent.
Cependant, l’Afrique, dont l’extrême vulnérabilité aux conséquences du changement climatique est déjà clairement perceptible aujourd'hui, ne peut se pas permettre l’établissement de systèmes de transports non durables. Pour répondre à ce double défi, le développement de transports « verts » est devenu une priorité pour le continent africain, soutenu par les autorités au niveau continental aussi bien que national. En découle une forte demande de profils hautement qualifiés pour piloter cette transition, avec une multitude d’emplois à la clé, dans différents secteurs.
L’énergie verte
Le développement économique en Afrique signifie que les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports vont augmenter rapidement. Selon les prévisions, celles-ci pourraient s'élever à plus d'une gigatonne de CO2 en 2050, en ne considérant que le secteur des transports. Heureusement, le faible niveau actuel de motorisation et d'urbanisation en Afrique offre l'opportunité d’orienter les choses dans la bonne direction. Les vastes ressources d'énergie renouvelable du continent, associées à une main-d'œuvre jeune et dynamique, sont quelques-uns de ses plus grands atouts pour décarboniser le secteur des transports et passer à des alternatives durables.
Les énergies renouvelables offriront donc d’intéressantes opportunités d’emploi dans les années à venir. Certains profils, tels que les ingénieurs en énergie solaire, thermique ou photovoltaïque, deviendront cruciaux. Les ingénieurs R&D dans les domaines de la biomasse, éolien, hydraulique, solaire, géothermie, dont le rôle est d’améliorer des techniques existantes ou d’en inventer de nouvelles, joueront un rôle important dans l’exploitation optimale des ressources du continent.
La logistique
Grâce à la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le continent africain se prépare à devenir la plus grande zone de libre-échange du monde. Selon la Banque mondiale, le marché unique africain pourrait faire croître les exportations africaines jusqu’à 32 % d’ici 2035, avec une augmentation de 109 % des exportations intra-africaines, notamment dans les secteurs des produits manufacturés. Mais pour débloquer ces avantages potentiels en matière de commerce, d’investissement et d’emploi, les pays africains doivent d’abord réduire le coût élevé du transport des marchandises via le développement de la chaine logistique, et booster les volumes de biens et services importés et exportés par voie maritime ou aérienne.
Si vous êtes passionné par la logistique, l’Afrique offre donc des opportunités attrayantes dans une variété de domaines. Des ingénieurs logisticiens-informaticiens, concevant des logiciels régissant l’ensemble de la chaîne logistique dans le respect des normes locales, aux supply chain managers et gestionnaires import-export… le secteur recrute des experts possédant un profil varié.
L’infrastructure des transports urbains
L’Afrique devrait connaître le taux de croissance urbaine le plus rapide du monde d’ici 2050. À cet horizon, les villes africaines devraient abriter 950 millions d’habitants supplémentaires. En parallèle, face à l’urgence climatique, plusieurs pays comme l’Égypte ou l’Éthiopie se sont lancés dans la construction de villes intelligentes, conçues pour être plus durables sur le plan environnemental. D’autres - dont le Kenya, le Ghana et le Nigeria – encouragent le développement des transports publics, dont des trains à grande vitesse. Le Rwanda, quant à lui, s'est fixé pour objectif de convertir 20 % de ses transports publics en véhicules électriques d'ici à 2030, tout en diversifiant son offre en matière de transport urbain.
Si les architectes et ingénieurs (ferroviaires, électroniciens en transport urbain) joueront un rôle clé dans la conception de ces villes du futur, d’autres types d’experts tels que les chargés de mission développement durable (qui accompagnent la mise en place de projets de diversification des solutions de mobilité) ou les dessinateurs ferroviaires (qui conçoivent des plans pour les travaux d'infrastructure du réseau), seront eux aussi en forte demande.
L’industrie aéronautique
Enfin, la circulation des personnes est elle aussi en pleine expansion en Afrique. L’engagement de la majorité des pays africains à rendre les voyages en Afrique plus faciles et plus abordables a en effet permis de stimuler considérablement les industries du tourisme et de l’aviation. Les voyages et le tourisme sont restés l’un des principaux moteurs de la croissance de l’économie africaine, représentant 8,5% du PIB en 2018 . Des villes comme Cape Town ou Kigali se positionnent quant à elles comme des centres de conférence, attirant des professionnels venus du monde entier.
Alors que les compagnies aériennes du continent comme Angola Airlines, South African ou Ethiopian Airlines continent de se développer, le continent engage chaque année d’avantage de pilotes de ligne. Les ingénieurs sont eux aussi très recherchés, en particulier les ingénieurs aéronautiques et les ingénieurs électroniciens des systèmes de la sécurité aérienne (IESSA) qui installent, contrôlent, et assurent la maintenance des systèmes de la sécurité aérienne. Mais le secteur est également en forte demande de profils hautement qualifiés dans le domaine commercial, ainsi que de managers polyvalents capables de gérer les équipes de ce domaine en pleine expansion.