La rétention des talents en Afrique
Le 09/05/2018
Cette tribune a été rédigée sur la base des échanges lors d’une table ronde rassemblant des représentants de grands groupes français des secteurs bancaire, logistique, agroalimentaire et télécommunications autour du thème de la rétention des talents en Afrique.
Pour commencer, les multinationales françaises confirment de grandes ambitions sur le continent africain. Pour y développer leurs activités comme elles le souhaitent, elles nous ont fait part de nombreux projets d’ouvertures ou d’acquisition de sites en Afrique, principalement dans les régions subsahariennes et sud du continent. Pour y asseoir leur présence, elles se doivent donc d’y attirer et d’y retenir les meilleurs éléments. Quelles sont les orientions de politique RH privilégiées pour y parvenir ?
POUR ATTIRER LES TALENTS, MOBILITE INTERNE ET COMMUNICATION EMPLOYEUR LOCALE
En premier lieu, l’ensemble de nos intervenants nous ont expliqué qu’un travail de fond était mené autour de la mobilité interne. Il s’agit de proposer à des collaborateurs déjà évalués et recommandés par d’autres pays de venir s’installer en Afrique via par exemple des comités de mobilité mensuels. Pour ce faire, des plans avantageux impliquant la prise en charge des billets d’avion, des frais d’installation ou encore la reprise d’ancienneté sont proposés. Mais pas seulement. L’accent est également mis sur la santé et la sécurité au travail.
Une autre des grandes tendances observées est la « localisation » de directions RH dans un ou plusieurs pays du continent. La création d’un hub RH sur le continent est par exemple envisagée afin d’y centraliser à la fois les recrutements et la communication employeur dédiés à l’Afrique. Une autre des réalisations évoquées est un nouveau programme local de détection des talents, qui lui est entièrement consacré.
La « localisation » concerne non seulement la détection des talents mais aussi la communication employeur. La plupart des multinationales ont en effet déjà mis en place des projets ambitieux pour construire une marque employeur forte, mais dont le discours et les arguments étaient plus tournés vers les marchés du nord. Aujourd’hui elles confirment leurs ambitions pour l’Afrique en créant des structures et des campagnes de communication spécialement adaptées aux enjeux locaux.
Enfin, pour les postes en Top Management, la pratique la plus courante est de continuer à faire appel à des cabinets de recrutement internationaux pour attirer les talents sur le continent, et notamment les profils issus de la diaspora.
POUR RETENIR LES TALENTS, FORMATION ET GESTION DES TALENTS
Une fois les talents installés en Afrique, il s’agit de les retenir dans l’entreprise ! Car la concurrence est réelle concernant le recrutement des hauts potentiels sur le continent.
Nos contributeurs ont tous mis en place des politiques de développement RH fortes destinées aux équipes installées en Afrique. La formation est le premier levier cité, afin d’ouvrir à chacun des opportunités d’évolution réelles en interne, et de valoriser au mieux le capital humain. Les DRH locales s’attachent à construire de vrais parcours sur mesure afin de retenir leurs meilleurs éléments, en proposant également des programmes de coaching ou de mentoring.
Deuxième levier fréquemment cité : la création de programmes d’échanges et de networking destinés aux hauts potentiels africains. Il s’agit de leur donner l’occasion d’être réellement visibles en interne en contribuant par exemple à des réflexions stratégiques pour leur employeur. Certaines entreprises vont encore plus loin en incluant dans la feuille de route de leurs équipes managériales en Afrique un objectif de fidélisation de leurs collaborateurs.
Une preuve supplémentaire, s’il en était besoin, qu’attirer et retenir les talents en Afrique est un enjeu réel pour les multinationales. D’autant plus quand l’Afrique est, comme pour plusieurs de nos contributeurs, la première zone de développement.